Martigues, ville d'art et d'histoire

Maison en chapeau de gendarme, l'Ile Martigues

Ville et Pays d’Art et d’Histoire

Le label “ Ville ou Pays d’art et d’histoire ”, déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), qualifie des territoires, communes ou regroupements de communes qui, conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants, s'engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien et à la qualité architecturale et du cadre de vie. Le terme de patrimoine doit être entendu dans son acception la plus large, puisqu’il concerne aussi bien l’ensemble du patrimoine bâti de la ville que les patrimoines naturel, industriel, maritime, ainsi que la mémoire des habitants. Il s’agit donc d’intégrer dans la démarche tous les éléments qui contribuent à l’identité d’une ville ou d’un pays riche de son passé et fort de son dynamisme.

Cette démarche volontaire se traduit par la signature d’une convention « Ville d’art et d’histoire » ou « pays d’art et d’histoire », élaborée dans une concertation étroite entre le ministère de la Culture (directions régionales des affaires culturelles et direction générale des patrimoines) et les collectivités territoriales. Elle définit des objectifs précis et comporte un volet financier.
Les Villes et Pays d'art et d'histoire constituent un réseau national qui permet l'échange des expériences les plus innovantes.
carte France
Théâtre des Salins, scène nationale de Martigues
L’engagement de la ville est visible aussi bien dans la recherche, la connaissance et la préservation de son patrimoine que dans sa mise en valeur au profit de tous. En témoignent d’abord les différents équipements et services patrimoniaux et culturels de la Ville (musée Ziem, service des archives, service archéologie, galerie de l’histoire, médiathèque Louis Aragon, conservatoire de musique et de danse Pablo Picasso, cinémathèque Prosper Gnidaz), dont l’action est coordonnée par la Direction culturelle. Mais dans ce domaine, bien d’autres sites, manifestations, services ou associations sont, année après année, les lieux, les moments ou les acteurs d’une politique qui s’adresse aux publics à la fois les plus larges et les plus divers.

Entre mer Méditerranée et étang de Berre, Martigues est née d’un groupe d’îles et d’îlots allongés, tous artificiels, qui contrôlent et barrent la passe nourricière de Caronte, élément central de sa géologie. C’est précisément dans cet espace de transition, entre Provence des collines calcaires et Provence des marais, entre Marseille et le Rhône, que ce territoire fragmenté par la géographie, sans réel bassin naturel, s’est mué peu à peu en un territoire unifié et « construit par l’histoire ».
Miroir aux oiseaux
Avec une population de plus de 48 056 habitants, Martigues est aujourd’hui la 4ème ville du département des Bouches-du-Rhône. Alors qu’à la fin du XIX e siècle le monde de la mer et ses différents métiers occupent encore presque la moitié d’une population de moins de 10 000 habitants, l’essor industriel et portuaire du XX e siècle est venu bouleverser en profondeur la physionomie de la ville et de son territoire. C’est à son entrée dans le monde du raffinage (années 1930) puis de la pétrochimie (années 1950) que Martigues doit sa prospérité économique et démographique, ainsi que les transformations de son paysage.

A partir des années 1960, la création du complexe industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer a un impact très fort sur tout le territoire environnant, aussi bien en termes d’équipements, de commerces, de logements et d’infrastructures que sur le plan démographique. Dans le même temps, les activités traditionnelles comme l’agriculture et la pêche, qui occupent encore de larges espaces, deviennent marginales en nombre d’emplois.

Emerge aussi une économie touristique qui s’appuie sur la richesse et la beauté de ses paysages et de son littoral en grande partie préservés, mais aussi sur la singularité de la ville ancienne. Classée « station balnéaire et de tourisme » en 2008, Martigues accompagne les mutations de l’ère industrielle pour accroître l’attractivité de son territoire en se donnant les moyens d’un développement culturel et touristique.