Balade en bateau sur les canaux de Martigues
Ahoy Matelot !
Connaissez-vous Martigues, ville provençale pittoresque posée sur l’eau ?
La diversité de ses paysages et la richesse de son patrimoine culturel, historique et naturel
fait d’elle un lieu incontournable lors de votre passage dans la région !
Située entre la mer Méditerranée (à l’ouest) et l’étang de Berre (à l’est), la ville peut se visiter de diverses manières.
Il est possible de flâner à pied dans les ruelles colorées du centre historique, de faire du vélo au bord de l’eau et dans les parcs, ou encore de prendre la navette maritime pour apercevoir les lieux insolites des trois quartiers.
Pour en apprendre davantage sur cette ville que l’on surnomme la « Venise provençale »,
je vous propose de découvrir nos nombreuses activités :
Les balades en bateau
Balade commentée sur l’étang de Berre
Balade commentée le long des calanques de la Côte Bleue
Visite commentée sur les canaux de Martigues
Balade en bateau au coucher de soleil
Les balades ludiques
Jeu de piste : « Chasseur de trésor »
Randonnée ludique sur le sentier de bord de mer
Randonnée ludique au Grand Parc Figuerolles
Les visites accompagnées
Visite du Fort-de-Bouc
Rand’eau douce en centre-ville
Visite des décors de la série Camping Paradis
Rando dans les sentiers vignerons
En tant que capitaine, je vais surtout vous parler de la balade commentée des canaux.
Alors n’attendez plus et embarquez à mes côtés sur l’un de mes bateaux bleus,
à la découverte de l’histoire de Martigues et de ses eaux.
Pour commencer, il faut savoir que cette balade d’environ 45min met en lumière les trois quartiers du centre-ville de Martigues : Ferrières, l’Île et Jonquières, et chacun d’eux est unique.
Ainsi, la visite débute sur les eaux du quartier de Ferrières. Il s’agit sûrement de la partie la plus moderne, qui accueille également la majorité des bâtiments administratifs tels que l’office de tourisme ou l’hôtel de ville.
Les sites culturels comme le Théâtre des Salins, la salle polyvalente La Halle, la galerie de l’Histoire ou encore le musée Félix Ziem, y trouvent également leur place.
Certains d’entre eux seront aperçus dès les premières minutes de la balade.
Naturellement, l’histoire de ces constructions (et bien d’autres) vous sera racontée tout au long de notre visite.
Alors que vous naviguerez sur le canal Baussengue – canal de Ferrières – vous longerez également le principal port à flots du centre-ville, qui peut accueillir plus de 300 bateaux. Cette vue fait partie intégrante du charme de la ville ! Le dernier arrêt de Ferrières se fera devant les trois barques
(juste avant les ponts bleus) qui symbolisent les trois quartiers que nous verrons ensemble.
Tout près, vous aurez l’opportunité d’apercevoir deux statues de bronze ayant beaucoup de valeur aux yeux des martégaux, il s’agit du Pêcheur et de la Ramendeuse.
À savoir : les ramendeuses étaient les femmes de pêcheurs qui raccommodaient les filets.
Ainsi, ces statues témoignent de l’identité ancestrale de la Venise provençale, représentée par la pêche.
Elles sont une preuve de la volonté de la ville d’allier la tradition et la modernité.
Par la suite, nous ferons demi-tour pour approcher l’Île et son quai Lucien Toulmond.
Rapidement, la presqu’île artificielle de ce quartier – une flèche de 130 m de long – pointera le bout de son nez !
Outre des fontaines et des jets d’eau, la pointe de l’Île accueille une sculpture
de Bernar Venet s’intitulant « 219.5° Arc x 15 ».
À savoir : cet artiste a exposé d’autres œuvres du même genre dans des villes telles
que Paris, New York ou encore Tokyo.
le centre historique de la Venise provençale.
Plusieurs lieux incontournables se situent sur cette partie de la ville, et notamment le fameux quai Brescon,
plus connu sous le nom de Miroir aux oiseaux. Les maisons de pêcheurs colorées et leurs reflets dans l’eau ont fait de ce site classé un endroit très apprécié par les artistes, tels que Ziem, Dufy ou Delacroix.
Restez bien attentifs sur le bateau car je vous raconterais une anecdote amusante sur la raison des couleurs choisies pour les maisons !
Tout près, vous verrez aussi se dresser l’une des trois églises du centre-ville : l’église de la Madeleine.
Sa prestance, son architecture et ses décors baroques provençaux d’influence italienne lui ont longtemps valu
le surnom « La Cathédrale ». Construite entre 1670 et 1680, elle témoigne de la prospérité de la ville au XVIIème siècle
et de l'attachement des habitants de l'Île, puisque ces derniers ont participé à son financement.
Depuis 1947, l’église de la Madeleine est classée au titre des Monuments historiques.
Bien d’autres pépites de notre patrimoine, qui ne seront pas directement perceptibles à partir du bateau, se cachent sur l’Île. Ainsi, lorsque notre balade sera terminée, je vous invite à revenir au cœur du quartier pour voir les statues de bronze de Fernandel et Bourvil, un hommage au film « La Cuisine au Beurre » tourné à Martigues.
Et ne ratez pas la maison en chapeau de gendarme de l’autre côté du canal Saint Sébastien (juste derrière les statues) qui a servi de façade pour le restaurant de cette comédie de 1963. Je vous conseille également de découvrir les nombreuses places dont jouit le quartier : place Mirabeau, Félix Gras, Comtal et Maritima.
L’Île est un petit bijou pour les amateurs de la photographie, de l’art, du cinéma et de l’architecture.
En continuant de naviguer sur le canal Galiffet, le quartier de Jonquières se dévoilera à notre droite.
Avec ses rues piétonnes, ainsi que ses commerces, bars et restaurants, il est considéré comme le quartier des artisans et des commerçants de la ville. Jonquières est alors un excellent choix pour flâner, faire du lèche-vitrines et boire un verre en terrasse. D’ailleurs, n’hésitez pas à lire l’article « les bons plans locaux et les bonnes adresses » qui résume les restaurants et les commerces respectant le savoir-faire martégal
L’église Saint Geniès et la chapelle de l’Annonciade des Pénitents blancs pourront aussi être aperçues à partir du bateau. L’intérieur de cette dernière peut être visité, et je vous le recommande fortement. Cet édifice presque secret (accolé à l’église) et d’apparence modeste vue de l’extérieur contient en réalité un espace intérieur luxueux marqué par la verve et la couleur d’un intense décor baroque. Son retable, ses quelques mobiliers, sa tribune au graffiti et sa décoration des plafonds et des murs valent le détour. Depuis le 21 mars 1910, la chapelle est classée au titre des Monuments historiques.
Avant d’aller sur les eaux de l’étang de Berre, nous allons passer sous le pont levant de Martigues. Étant située entre deux eaux, la ville a dû faire face au problème du franchissement des eaux tout au long de son histoire. Aujourd’hui, tous ses ponts font partie intégrante de son paysage.
Son nom provient du fait qu’il s’ouvre en son milieu – grâce à une manœuvre électrique commandée d’une maison pontière installée à proximité, du côté de l’Île – pour permettre le passage de bateaux mesurant plus de 4,80 mètres. Lorsque le pont se lève, vous pouvez observer deux volées de 25 mètres chacune pointer vers le ciel, pesant plus de 400 tonnes au total.
Une fois le pont derrière nous, nous nous dirigerons vers le port de Jonquières. Cité des ports de plaisance (anciens ports de pêche), Martigues compte sept ports à flots répartis sur les trois quartiers et deux ports à sec sur les rives du canal de Caronte.
Lors de votre séjour, n’hésitez pas à venir sur le parking du général Leclerc,
face au port, pour profiter de son marché les jeudis et dimanches matin.
À savoir : la ville propose une navette maritime gratuite qui permet de passer d’un quartier à l’autre via les canaux ; les jours de marché elle s’arrête également au marché de Jonquières afin d’alléger la circulation routière.
À cet instant, nous serons sur le plus grand étang d’eau salé d’Europe : l’étang de Berre. Les fonctions de cette mer intérieure sont diverses : pour les pêcheurs, elle est une nurserie à poissons ; pour les défenseurs de la nature un délicat écosystème ; et pour les riverains et les visiteurs, elle est un lieu de promenade et un site privilégié pour les activités nautiques. Ses paysages variés (lagunes, plages, ports, pinèdes, etc.) sont à découvrir lors d’une visite en bateau de l’étang de Berre – une balade de 2h30 également commentée par un capitaine !
Petite anecdote : à l’instant où je vous parle, la candidature de ce territoire unique au patrimoine mondiale de l’UNESCO est en cours d’étude.
De retour sur les canaux de Martigues, nous allons faire un dernier arrêt à Ferrières, devant un lieu très important pour les martégaux : le calen.
Le calen Quésaco ? Ce terme désigne deux choses :
- Un filet utilisé lors d’une pêche traditionnelle martégale
- Un cabanon de pêcheurs
Celui que je vous montrerai est le dernier calen existant. Sa principale activité est la pêche aux « muges poutarguiers femelles » (ou mulets) dont les œufs, salés et séchés, servent à la fabrication de la traditionnelle poutargue, appelé également le « caviar martégal ».
Pour les pêcher, un filet reposant au fond du canal de Caronte est relevé à l’aide de treuil mécanique ; les poissons sont par la suite récoltés à la main par deux ou trois pêcheurs, debout sur une petite barque.
Cette activité est autorisée du 1er juillet à la fin février, mais c’est en été – en juillet et en août – que la saison du muge a lieu. La poutargue est par la suite vendue sur place à plus de 150€ le kilo. Un prix qui correspond à la rareté du produit et à sa qualité.
Quel est son goût et comment la déguster ?
Eh bien, son goût est indescriptible. Cependant, je vous promets une saveur peu commune, qui envahira rapidement votre palais. En apéritif, elle peut être coupée en fines tranches et dégustée seule, ou avec du pain nature, huilé ou beurré. À l’heure du repas, elle est consommée, cuisinée ou râpée, dans de multiples recettes provençales.
C’est ici que s’achève notre balade commentée des canaux de Martigues. Cet article ne présente qu’une infime partie de l’histoire qui vous sera racontée une fois à bord du bateau. Il serait dommage de ne pas découvrir la beauté de ce lieu vu de l’eau, puisqu’au final, c’est bel et bien ses canaux qui valent à la ville son surnom de Venise provençale.